La présidence autrichienne du Conseil de l'UE: réussites et défis

Bilan de la présidence autrichienne du Conseil de l'UE 2018

Pour sa présidence du Conseil de l'Union européenne le deuxième semestre 2018, l'Autriche a misé sur la devise «Une Europe qui protège». Dans l'esprit de son programme gouvernemental pro‑européen, il était d'une grande importance pour le gouvernement fédéral d'apporter une contribution positive au façonnage de l'UE dans le cadre sa présidence. L'accent a été mis sur les priorités suivantes: la sécurité et la lutte contre la migration illégale, le maintien de la prospérité et de la compétitivité par la numérisation, la stabilité dans le voisinage ainsi que le renforcement du principe de subsidiarité.

Faits et chiffres

Durant le deuxième semestre 2018 et sous la présidence autrichienne, 2 722 événements et réunions ont eu lieu, y compris quatre réunions de chefs d'État ou de gouvernement, 36 sessions des Conseils des ministres à Bruxelles et à Luxembourg, 2 062 réunions d'organes préparatoires du Conseil, 161 trilogues avec le Parlement européen, sept sessions plénières au Parlement européen, 14 réunions informelles en différentes formations du Conseil ainsi que 363 autres événements organisés dans le cadre de la présidence. Au total, 53 accords politiques avec le Parlement européen et 75 accords au Conseil ont été obtenus, 56 conclusions et recommandations ont été adoptées, 509 autres décisions du Conseil ont été atteintes et 52 actes juridiques ont été signés par le Conseil et le Parlement européen.

La migration

Dans les politiques migratoires, le renversement de tendance décidé par le Conseil européen en juin a été consolidé. Par rapport à octobre 2015, les arrivées illégales ont diminué d'environ 95 pour cent. Le nombre de morts dans la Méditerranée a également baissé. «Nous avons atteint un renversement de tendance dans le domaine de la migration», s'est félicité le chancelier fédéral Sebastian Kurz. L'accent aurait été mis sur la protection des frontières extérieures et la coopération avec les pays tiers. De fait, la route méditerranéenne centrale aurait été fermée, il n'y aurait presque plus d'arrivées. «Nous sommes sur la bonne voie.» En outre, un accord sur un mandat renforcé pour Frontex dans les domaines de la protection des frontières extérieures et de la coopération avec les pays tiers a été atteint sous la présidence autrichienne du Conseil.

Les Balkans occidentaux

Durant la présidence du Conseil, l'attention de l'UE a pu être redirigée davantage sur les Balkans occidentaux, ce qui a permis de lancer une nouvelle dynamique de rapprochement à l'UE pour tous les États avec une perspective d'adhésion. Pendant cette période, le chancelier fédéral Sebastian Kurz a également visité la Macédoine, le Monténégro, la Serbie et le Kosovo. De cette manière, deux nouveaux chapitres de négociation ont été ouverts avec la Serbie ainsi qu'un chapitre avec le Monténégro. «Pour l'Union européenne, il est important de garantir la stabilité et la sécurité dans les Balkans occidentaux», a affirmé le chancelier. Il conviendrait également de se féliciter du fait que le différend sur le nom du pays entre la Macédoine et la Grèce ait pu être résolu.

La réunion informelle des chefs d'État ou de gouvernement à Salzbourg

À la réunion des 28 chefs d'État ou de gouvernement de l'UE les 19 et 20 septembre à Salzbourg, des thèmes importants comme le Brexit, la lutte contre la migration illégale, la sécurité intérieure ainsi que la coopération avec l'Afrique étaient au centre de l'attention. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le président du Conseil de l'UE Donald Tusk ont remercié le chef de gouvernement autrichien d'avoir préparé le sommet de Salzbourg avec circonspection et ont fait l'éloge de l'hospitalité autrichienne.

La conférence sur la subsidiarité à Bregenz

Le sujet de la subsidiarité était également une priorité de la présidence. Les 15 et 16 novembre, la conférence «La subsidiarité, un principe de construction de l'Union européenne» a eu lieu à Bregenz. «Au lieu d'une Europe qui surréglemente les petits détails, il nous faut une Europe qui assume la responsabilité dans les grandes questions et qui laisse le soin de s'occuper des petites questions davantage aux États membres ou aux régions», a dit le chancelier fédéral Sebastian Kurz.

La conférence sur la lutte contre l'antisémitisme à Vienne

À la conférence de haut niveau «L’Europe au-delà de l’antisémitisme et de l’antisionisme: sécuriser la vie juive en Europe» le 21 novembre à Vienne, les participants ont discuté de la sécurité de la communauté juive ainsi que de la sensibilisation et de la réflexion sur l'antisémitisme. «L'Autriche doit assumer la responsabilité de regarder non seulement vers le passé, mais aussi vers le présent et l'avenir, et prendre des mesures durables dans la lutte contre l'antisémitisme et l'antisionisme pour que les Juifs en Autriche, en Europe et au‑delà puissent vivre en sécurité», a dit Sebastian Kurz. Sous la présidence autrichienne du Conseil de l'UE, les ministres de l'intérieur ont signé une déclaration pour la lutte contre l'antisémitisme qui a également été saluée à la dernière réunion du Conseil européen.

Le cadre financier pluriannuel de l'UE

Des progrès satisfaisants et significatifs ont été atteints dans le domaine du cadre financier pluriannuel de l'UE pour la période 2021‑2027. L'Autriche a présenté un cadre de négociation intégral et a créé ainsi une base solide pour le pays lui succédant à la présidence du Conseil de l'UE, la Roumanie. Ceci a été souligné notamment par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière fédérale allemande Angela Merkel.

Les négociations sur le Brexit

Le Brexit était l'un des plus grands défis de la présidence du Conseil. L'Autriche a tout fait pour maintenir l'unité de l'UE à 27. À ce but, le chancelier fédéral Sebastian Kurz s'est réuni plusieurs fois avec la première ministre Theresa May pour des entretiens. Deux de ces réunions ont eu lieu à Londres, entre autres tout au début de la présidence autrichienne du Conseil en juillet. Cela a été couronné de succès, car malgré la situation difficile, la position de l'UE est claire: «Le présent accord de retrait n'est pas renégociable. Maintenant, il appartient au Royaume‑Uni de prendre une décision claire», a dit le chancelier fédéral. L'Union européenne espère toujours «empêcher un Brexit dur» et voudrait poursuivre une étroite collaboration avec le Royaume‑Uni à l'avenir.

Le Forum de haut niveau Afrique-Europe à Vienne

Le Forum de haut niveau Afrique‑Europe, qui a eu lieu les 17 et 18 décembre, a réuni près de 1 000 entreprises ainsi que des chefs d'État ou de gouvernement des deux continents. Cet événement a ainsi contribué au renforcement du partenariat à long‑terme qui se focalise sur la numérisation et l'innovation. «Nous souhaitons soutenir un développement économique positif en Afrique et aider à investir dans la création d'emplois et des possibilités de formation», a dit Sebastian Kurz.

La protection de l'environnement et l'action pour le climat

Marquant la fin de la présidence du Conseil, la dernière session du Conseil des ministres européens sous la présidence autrichienne le 20 décembre a abordé la réduction des émissions de CO₂ des camions et des bus. Les ministres se sont mis d'accord sur une réduction des émissions d'environ 30 pour cent d'ici à 2030. Les estimations indiquent des économies de quelque 54 tonnes de CO₂ entre 2020 et 2030 grâce au nouveau règlement. Il a également été convenu que des pénalités seront appliquées aux fabricants de poids lourds qui n'atteignent pas les objectifs en matière d'émissions. Dans le domaine des émissions de CO₂ des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers, la présidence autrichienne du Conseil a atteint un accord sur une réduction de 37,5 pour cent. En outre, la directive sur le marché intérieur de l'électricité a été adoptée et une réduction des plastiques à usage unique a été mise sur pied. Par ailleurs, des règles pour l'action pour le climat ont été convenues à la conférence des Nations Unies sur le climat à Katowice. Le commissaire européen chargé de l'énergie, Miguel Arias Cañete, s'est montré «ravi» du grand nombre de dossiers clôturés durant la présidence autrichienne et a qualifié la ministre autrichienne de l'environnement Elisabeth Köstinger d'une «excellente ministre».

La remise de la présidence à la Roumanie

Selon le chancelier fédéral autrichien, l'Union européenne connaîtrait à ce moment une période difficile. C'est pourquoi l'Autriche «continuera de s'engager de toute sa force dans l'Union européenne et au‑delà après sa présidence du Conseil de l'UE», a promis le chancelier fédéral Sebastian Kurz dans le cadre d'une réunion avec le président Klaus Iohannis et la première ministre Viorica Dăncilă à Bucarest à l'occasion de la remise de la présidence du Conseil à la Roumanie le 1^er janvier 2019.